Il était un brillant écrivain, Ferndinand Oyono. Le 10 juin 2010, il est invité comme les autres haut-fonctionnaires de la République à la Présidence, pour un déjeuner offert par Paul Biya au Secrétaire Général de l’ONU. Il est pris par « un malaise » juste après le déjeuner, et décède à l’âge de 81 ans.

10 ans aujourd’hui qu’il nous a quitté, Ferdinand Oyono, l’autre perle du Cameroun. Sa carrière littéraire est riche d’une trilogie : Une vie de boy, Le vieux nègre et la médaille, Chemin d’Europe, tous parus entre 1956 et 1960.  Après,  il a mené une carrière de haut-fonctionnaire et de diplomate qui s’est achevée en 1984. Au Cameroun, il fut aussi Secrétaire général à la Présidence, ministre plusieurs fois.

Le personnage de Ferdinand Oyono rappelle celui de Mongo Beti, pas seulement à cause de la proximité sociologique (ils viennent tous du Sud, près d’Ebolowa), pas seulement parce qu’ils furent les deux premiers véritables romanciers du pays, mais surtout à cause de leur opinion sur leur pays d’origine, le Cameroun. L’un servait un pays que l’autre trouvait  pillé depuis des décennies, mal gouverné. Ambassadeur du Cameroun à Paris, Ferdinand Oyono aide à interdire  Main basse sur le Cameroun, le livre de Mongo Beti. Si on oublie sa participation à la fabrication d’un pays couché, Ferdinand Oyono, reste un brillant écrivain. Son livre Le vieux nègre et la médaille est l’un des plus importants de la littérature africaine.

Ferdinand Oyono né en 1929 à Ngoulemakong est décédé le 10 juin 2010. Son plus grand lecteur, Gervais Mendo Ze, né à Nlongmekak, dans le sud est encore emprisonné à Kondengui. Il lui avait consacré un ouvrage, Ferdinand Léopold Oyono : ecce homo. Hommage à un classique africain, sorti chez Karthala.


Raoul Djimeli

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