Le dernier roman de l’écrivain Max Lobe est sélectionné au Prix Les Afriques de la CÈNE LITTÉRAIRE, cette année. Si vous l’avez lu, c’est super. Sinon, Raoul Djimeli nous le présente en quelques mots.

Au centre, une petite famille camerounaise… La mère a beaucoup prié pour l’ascension sociale de son mari, Dieu a exaucé ses vœux: Claude Moussima a même acheté une maison, a déménagé sa famille dans un quartier moins délabré de Douala. La mère a prié pour ses enfants aussi, afin qu’ils soient toujours les meilleurs; mais comme Allah n’est pas obligé – puisque Dieu n’en fait qu’à sa tête, Jean, l’un des enfants, va réussir son Baccalauréat, s’inscrire en fac alors que Roger, son frère aîné, ne rêvera que de quitter le pays, jouer au football, vibrer au rythme de sa passion! Roger a même organisé des petits championnats à Douala, où il est bien connu et respecté pour son talent.

Au début du roman, Claude Moussima, un homme jovial comme Alexandre Nyemb dans Les Maquisards, décède. Si sa femme, Ngonda Moussima Bobé croit que c’est la fin du monde, elle se trompe car, ses malheurs commencent à peine. Découvrant la mort de son père, Roger va quitter la famille, dans la colère et l’amertume. A l’église, on accuse madame Moussina Bobé, celle qui était devenue le bras droit du pasteur, d’avoir tué son mari. Ngonda Moussima perd rapidement le statut de Diaconesse que l’Esprit Saint avait commandé au pasteur de lui donner, quand elle enrichissait les caisses de l’église avec l’argent de son couple.

Le petit Jean, encouragé par Simon, un cousin à la camerounaise, va se lancer à la quête de Roger. Partis de Douala, les deux jeunes étudiants doivent traverser tout Cameroun pour rejoindre Roger à l’extrême nord du pays, là où les indices données par les prostitués et les dealeurs disent qu’il se trouve, et se prépare à quitter le pays par le Nigeria.

La route est longue. Nous sommes en 2014 et au Nord du Cameroun, la secte islamique Boko haram frappe. Ngonda pleure son mari et ses enfants tous les jours. Jean, le petit Choupi-Johnny de sa mère, l’a quitté pour la première fois. Il va marcher dans les couloirs de la misère, des grossièretés, du danger, du sexe, de l’indignation, du mensonge, sans conviction. Il a la chance, son compagnon de route est un camerounais trop engagé pour abandonner. Alors, Simon va tirer son cousin, jusqu’au dernier homme qui a parlé avec Roger. L’histoire s’offre dans un camfranglais renouvelé, rythmé par la musique urbaine.

Loin de Douala est un roman camerounais, très camerounais, si camerounais que la fiction semble, à certains endroits, avoir doublé la réalité.

Une pensée sur “Loin de Douala, un roman camerounais”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *