L’an 2017, se commémorait au mois d’octobre le seizième anniversaire du décès du célébrissime homme littéraire engagé et imminent homme politique qui s’est distingué par sa fascinante capacité d’indignation.
Comme tous les ans, depuis qu’elle existe, la SAMBE organise un pèlerinage dans le village natal du défunt, sis à Akometam. Village (d’environ 818 hab, 2005) situé à quelques kilomètres (j’ai oublié combien) où repose définitivement Alexandre Biyidi, de son vrai nom, phare de sa génération.
Ce samedi sept octobre, il est neuf heures lorsque le car de transport dépose l’équipe de la SAMBE et plusieurs autres sympathisants de la cause devant la modeste case de l’icône. L’émotion est saisissante : juste à côté de quatre murs dépéris, gît Alexandre, le Grand ! La pluie, complice de cet instant de profonde tristesse, aide à dissimuler les larmes de certains.
La déception, un autre sentiment que certains pèlerins ne peuvent évacuer de leurs cœurs déjà meurtris : après un échange des plus enrichissants avec le Docteur Adama Samaké, spécialement venu de la Côte d’Ivoire pour l’occasion, une visite du village est autorisée et le constat est assommant. Où sont passés les vestiges du grand Alexandre ? La porcherie n’existe plus que dans les souvenirs ; la boutique-bar, nous dit-on, constituait des murs bien vivants du temps qu’Alexandre était vivant ; le puits, destiné à ravitailler en eau la petite localité, est asséché par manque d’entretien. Au loin, de vastes, immenses champs de maïs, manioc et autres cultures sont les seul marqueurs matériels, visibles de son passage dans ce pays où ses idées à elles seules suffisaient à bousculer le pseudo ordre établi pour certaines institutions.
À Akometam, l’histoire retiendra, mais heureusement, l’homme-idées n’a jamais quitté ses paires. Heureusement, l’homme-idées continue d’inquiéter.
Vive la SAMBE et Mongo Beti vivra éternellement.

Djhamidi Bond

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