La parution de ce nouveau numéro de Clijec Mag’ coïncide, au Cameroun,  avec la période électorale : un autre moment pitoyable devant lequel un peuple impuissant, regarde son histoire s’écrire toute seule, au moment même où, plus que jamais, sa voix devrait se faire entendre.

Une campagne ! L’espace de quelques sombres tunnels à l’intérieur desquels la misère se voit, gravée sur le dos des militants nus et faméliques,  trainant souvent çà et là une effigie criblée de slogans – les uns aussi plagiés que les autres – auxquels ils ne comprennent que le ronronnement des moto-taxis. Parce que les élections se tiendront le 7 octobre, ces élections auraient pu êtres celles qui saluent les combats de l’écrivain le plus engagé du Cameroun…car,  disons-le, ce 7 octobre, cela fera 17 ans que Mongo Beti nous a quittés.  Ah, Mongo Beti ! Ces élections auraient pu être celles qui saluent sa mémoire umnyobéenne; matraquée, travestie, résistante devant le temps et devant les querelles.

Une élection dans ce pays-là…un échauffement gâché par le mauvais pas sur la pelouse penchée. Une pluie, balayée par un vent d’infortune. Scène coutumière.

L’autre scène qui fait sa coutume au cœur de la république : les assassinats d’écrivains. Baibe Guentar Béba. Qu’est-ce donc ! Si ce n’est l’assassinat ! Un homme qui se lève le matin, écrit sur sa page, va à son boulot et ne revient plus. Un corps accidenté, inhumé tout de suite. Des outils personnels de l’écrivain, dans les bureaux de la police politique. Une enquête biaisée. Habituelle ! Qu’est-ce donc ! Si ce n’est l’assassinat ! Et comment le Tchad peut-il assassiner ses plus brillants enfants.

Rêver. Que des citoyens accouchent un pays. Notre rêve ultime.

Lire un poème à la vie… l’espoir que la vie nous rende nos passions.

Raoul Djimeli

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