Le public littéraire francophone commence à s’habituer au Brunch Littéraire Festival, évènement culturel organisé au sein de l’association ASPROBRIR. Depuis 6 ans, Rosine Deumaga coordonne les activités de ce projet littéraire à Nantes, en France, où vient de s’achever une nouvelle édition de du Brunch littéraire.

Clijec Mag / La sixième édition de votre festival, Le Brunch Littéraire vient de s’achever à Nantes. Trois jours d’échanges et d’expositions autour des  littératures africaines. Est-ce qu’on peut dire que l’époque où le Covid empêchait les événements culturels est désormais derrière nous ?

Rosine Deumaga / Nous ne pouvons pas encore l’affirmer, puisque les chiffres des cas augmentent de jour en jour, nous ne sommes pas à l’abris d’un renconfinement et des mesures encore plus restrictives.

C M/ Cette édition du Brunch littéraire était axée sur le thème de l’exil. Y a-t-il un rapport avec l’actualité de l’extrémisme qui prévaut en France aujourd’hui ?

RD/ Vous savez le thème de l’exil ne date pas d’aujourd’hui et sera toujours d’actualité, puisque nous sommes tous des exilés. Nous avons de plus en plus d’auteur-e-s africains ou non loin de chez eux qui écrivent sur des histoires pourtant propres aux lieux d’où ils viennent. Cette nostalgie littéraire, nous avons voulu creuser les raisons lors de notre festival et ces auteur-e-s y ont répondu.

 

CM/ Après six ans d’activités en France, quelle lecture faites-vous du paysage littéraire d’Afrique francophone dans ce pays ?

RD/ Nous avançons bien, mais il y’a encore beaucoup à faire. Nous sommes le premier festival en France qui promeut la littérature africaine et ses acteurs et nous ne comptons pas nous arrêter là. Notre festival s’installe petit à petit dans le paysage culturel et littéraire nantais et bientôt de la région.

CM / Revenons à votre association, ASPROBIR : vous l’avez créée pour faciliter l’installation des bibliothèques dans les milieux ruraux d’Afrique.

Effectivement notre association a été créée pour lutter contre l’illettrisme en milieu rural par la mise en place des espaces de lectures. Au fil des années nos objectifs ont évolué, nous participons notamment dans la mise en place des activités sociales et culturelles en faveur des femmes et des enfants dans ces secteurs. Outre les 6 espaces de lecture qui ont déjà été mis en place, nous avons déjà distribué près de 11 mille livre en 10 d’existence, organiser divers échanges sur les différents maux qui minent notre société comme les violences faites aux femmes, la précarité menstruelle et les viols.

CM / Quelles sont les activités d’ASPROBIR en Afrique aujourd’hui ?

RD / Nous avons mis en place plusieurs activités au Cameroun et désormais au Gabon

  • Le safari littéraire est une activité qui permet de créer du lien entre les acteurs du monde littéraire, artistique, culturel et les élèves afin de susciter les vocations, motiver les élèves à poursuivre leurs études, mais aussi à réaliser leur rêve professionnel. Nous avons pour ce premier trimestre reçu à Douala l’illustrateur et auteur de BD Cédric Minlo, à l’école Petit Joss de Douala
  • Lire au féminin : Dans mes précédents propos, je vous disais que nous avons mis en place des activités en faveur des femmes afin rapprocher le livre vers elles à travers de dons d’ouvrage thématiques ou encore des échanges sur des maux dont elles sont souvent victimes ; c’est dans ce cadre que nous avons remis une dizaines d’ouvres à l’association Lire au sahel dans l’extrême nord Cameroun – L’institut Léon Mbah à Libreville au Gabon a reçu en novembre 2021 notre équipe pour des échanges sur des aux lectures de 2 ouvrages : Munyal  de l’auteure Djaili Amadou Amal – Mon corps et moi du Collectif femme Adinkra   – un atelier  d’illustration sur les violences faites aux femmes et son rôle dans notre société.

CM / Pour une association dont la base est en France, quels sont les défis à relever pour mener des activités en Afrique ?

RD / Les défis sont nombreux, notamment la réception de nos activités, qui ne semblent pas souvent être une priorité pour les populations. Les pouvoirs publics qui ne semblent pas comprendre l’apport de la société civile dans le besoin l’épanouissement social et culturel de ses populations, l’accès aux ouvrages et aux auteurs de renommée internationale pour la plupart du temps ne sont pas disponibles pour elles.

CM/ Quelle est l’ambition de ASPROBIR et du Brunch Littéraire Festival pour l’Afrique ?

RD / ASPROBIR ambitionne de d’élargir l’accessibilité aux ouvrages via nos espaces de lectures et nos différents programmes.

Le brunch littéraire se voudra d’être la référence du lieu de rencontre des auteur –e-s  issus de notre continent.

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